NOTES DE TRAVAIL, CITATIONS, RÉFÉRENCES

 

La forme toujours et d’abord

Sortir du verbe, ne pas nommer, ne pas faire d’images littéraires, conserver intact le mystère, se méfier du « sujet »

« Mark Rothko déplace sciemment le centre d'intérêt : acte de voir et non plus acte de comprendre »

P. Handke « Le sens débarrassé du langage. Le beau débarrassé de la beauté »

Mais…la poésie : André Du Bouchet, Walt Whitman, Philippe Jaccottet, Sjòn, William Carlos Williams qui m’accompagnent.


"Ce ne sont pas les idées qui m'intéressent, c'est la présence des choses" Philippe Jaccottet

Pas d'anecdotes

Vivre les saisons, le thème central peut-être, mon activité préférée. Une activité qui pouvait sembler désuète mais qui prend un tout autre sens avec la prise de conscience du dérèglement climatique.

 

Le nomadisme

Pour sortir de l’avidité et pour le bonheur du mouvement

Peu d’images toujours, ne laisser que quelques traces…

Le voyage : Ne pas figer la forme, la faire évoluer en permanence au contact de nouveaux territoires, de nouvelles cultures, par le voyage, en tant que déplacement physique et mental et pour sortir de sa zone de confiance.

Sylvain Tesson « Le voyage : Une aventure sensuelle, la libido totale » 

 

La Contemplation comme activité intellectuelle : « Et bien que la contemplation soit une activité intellectuelle, sa réputation a cessé d’être grande dans un monde de plus en plus voué au tourment de l’action incessante » J.C Bailly

Retrouver le temps de la patience pure

Le silence – se rendre disponible

 

La solitude

« Soyez seuls car la contemplation est une grâce » G.Gould

 

Extrait de la huitième Élégie de Rainer Maria Rilke :
"De tous ses yeux la créature
voit l’Ouvert. Seuls nos yeux
sont comme retournés et posés autour d’elle
tels des pièges pour encercler sa libre issue.
Ce qui est au-dehors nous ne le connaissons
que par les yeux de l’animal. Car dès l’enfance
on nous retourne et nous contraint à voir l’envers,
les apparences, non l’ouvert, qui dans la vue
de l’animal est si profond. Libre de mort.
Nous qui ne voyons qu’elle, alors que l’animal
libre est toujours au-delà de sa fin :
il va vers Dieu ; et quand il marche,
c’est dans l’éternité, comme coule une source.
Mais nous autres, jamais nous n’avons un seul jour
le pur espace devant nous, où les fleurs s’ouvrent
à l’infini. Toujours le monde, jamais le
Nulle part sans le Non, la pureté
insurveillée que l’on respire,
que l’on sait infinie et jamais ne désire
Il arrive qu'enfant l'on s'y perde en silence,
on vous secoue. Ou tel mourant devient cela.
Car tout près de la mort on ne voit plus la mort
mais au-delà, avec le grand regard de l'animal,
peut-être. Les amants, n'était l'autre qui masque
la vue, en sont tout proches et s'étonnent...
Il se fait comme par mégarde, pour chacun,
une ouverture derrière l'autre... Mais l'autre,
on ne peut le franchir, et il redevient monde.
Toujours tournés vers le créé nous ne voyons
en lui que le reflet de cette liberté
par nous-même assombri. A moins qu'un animal,
muet, levant les yeux, calmement nous transperce.
Ce qu'on nomme destin, c'est cela : être en face,
rien d'autre que cela, et à jamais en face. "

La peinture chinoise

François Cheng « Vide et plein, le langage pictural chinois »

« Dans l’’art pictural chinois à partir de la notion de vide qui n’est pas quelque chose de vague ou d’inexistant mais un élément éminemment dynamique et agissant. Il est lié à l’idée des souffles vitaux et du principe d’alternance Ying-Yang, il constitue le lieu par excellence ou s’opèrent les transformations, ou le Plein serait à même d’atteindre la vraie plénitude. »

Le Vide est à la fois l’état suprême de l’Origine et l’élément central dans le rouage du monde des choses

Le Vide vise la plénitude. Lao-Tzu : « La grande plénitude est comme vide ; alors elle est intarissable »

Selon les taoïstes l’hommes est un être de chair et de sang mais aussi de souffles et d’esprits ; en outre il possède le Vide. En s’identifiant au Vide originel, l’homme se trouve à la source des images et des formes. Il saisit le rythme de l’Espace et du Temps ; il maitrise la loi de la transformation